Benoit Chailloux
Ancien joueur senior
D’où viens-tu et quel âge as-tu ?
Je suis né en 1968, j’ai passé les sept premières années de ma vie en banlieue parisienne. Je suis parti habiter 15 ans à Valence et 1 an à Pau, avant de revenir à Paris en 1986.
Que fais-tu dans la vie ?
Après 30 années dans des postes de direction dans l’informatique, je suis en train de changer de vie professionnelle en rachetant un bureau d’études d’économie de la construction. Ces entreprises regroupent les personnes qui chiffrent les coûts de construction et de rénovation des bâtiments.
Comment es-tu entré dans le monde du rugby ?
C’est en 1977, mes parents quittent Paris pour aller s’installer à Valence où ils ouvrent un magasin de photos. Dans les premiers jours, un client demande à mes parents s’ils ont des enfants et surtout des fils…
Mon frère étant trop petit, je me retrouve embarqué à Saint-Marcel-lès-Valence, un club entre Romans-sur-Isère et Valence, les deux gros clubs de la région à l’époque.
Quand es-tu arrivé au PUC ?
Je suis arrivé au PUC pour la saison 1987-1988. C’était ma première année senior.
Quand j’arrive, je joue à l’arrière, mais je vais vite être décalé à l’aile.
Peux-tu nous résumer ton histoire avec le club en quelques lignes ?
C’est une merveilleuse histoire sur courant alternatif, marquée de temps d’arrêts et de temps forts.
Je commence en espoir, puis je passe en réserve pour finir avec la nationale B lors de ma première année. Celle d’après, je fais un petit tour à Bristol où j’évolue dans la meilleure équipe 2 d’Angleterre. J’effectue ensuite mon service militaire à Strasbourg.
Je reviens au PUC en 1991 et j’effectue mon retour en nationale B. Je finis par intégrer le groupe de l’équipe première sous Daniel Herrero en 1992-1993. Cette année-là nous montons du groupe B2 au groupe B1.
J’ai pu faire quelques voyages grâce au club, notamment la tournée en Nouvelle Calédonie et Australie en 92 ou au Portugal pour des tournois à 7.
En 1993 je pars effectuer une saison en première Division Canadienne à Vancouver, d’où je reviens cassé (genou et épaule en vrac). Retour au PUC jusqu’en 1996.
Quel est ton dernier souvenir en tant que joueur ?
Plutôt que le dernier un peu triste car je suis cassé, je préfère retenir l’un des plus beaux moments.
C’est en 1993 lorsque le club tente l’aventure pour aller tutoyer les sommets. Il engage Daniel Herrero et le match pour la première place synonyme de montée se déroule à Mérignac.
Ils avaient également une très grosse équipe avec des noms connus : Laurent Seigne, Philippe Berbizier, Gareth Rees, Bernard Lacombe… Le match se déroule comme Daniel l’avait prédit. Nous sommes accueillis dans une ambiance un peu hostile. On pouvait lire dans les journaux que les petits parisiens étaient descendus en région bordelaise pour prendre une grosse branlée.
Je me rappelle que dans le vestiaire, Daniel nous avait dit que les joueurs d’en face allaient viser Coco (David Aucagne). Et que si ça arrivait, il fallait y aller à 15 pour leur répondre. Finalement, c’est exactement ce qui s’est passé et nous avons eu droit à deux belles bagarres générales.
J’ai la chance d’avoir planter l’essai de la victoire, je suis servi par Jean-Luc Merino, lui-même servi par Franck Follet.
Aurais-tu une anecdote à nous raconter ?
Je n’en ai pas qu’une (rires)… Je me souviens qu’après un match à Bègles, la moitié de l’équipe de la Nationale B s’est retrouvée à passer la nuit au poste. À l’époque, chaque joueur qui effectuait son premier match avec le club, devait ensuite faire un 4×100 mètres dans le wagon bar du train.
Le vendeur du wagon bar avait fini par baisser la grille du comptoir et nous ne pouvions plus acheter de bières. Il avait même fini par prendre peur et avait appelé les policiers car nous faisions trembler le train. Nous avons été accueillis à la gare par les forces de l’ordre avec des boucliers anti-émeute.
Personnellement, je me fais attraper après avoir été dénoncé par un ami qui s’en rappellera (rires). Pendant la nuit en cellule de dégrisement, les policiers nous avaient demandé si on avait soif et un coéquipier irlandais David Lynagh avait dit qu’il aimerait bien avoir une Guinness. Cela avait fait énormément rire les policiers.
As-tu des passions en dehors du rugby ?
J’aime bien les voitures anciennes, les voyages et surtout découvrir et redécouvrir mon pays.
Si tu devais résumer le club en un seul mot ?
Pour moi, le PUC, c’est la fraternité, la solidarité, le plaisir et beaucoup de talents avec un brin d’insouciance et bien sûr des amis.
30 ans après, on a toujours un groupe WhatsApp avec la génération Herrero. On se retrouve toujours avec la même envie et la même camaraderie.
Un petit mot pour finir ?
Comme beaucoup, j’ai une partie du cœur violet.
Et le vrai mot de la fin c’est « à mardi ».