Thierry Bathilde était un bon camarade, souriant, jovial, chambreur aussi, solide en défense, solidaire dans l’équipe, attentif à la vie du club, ce PUC qu’il a soutenu avec cœur et détermination, avec un fort engagement personnel. Un magnifique coéquipier pour ceux qui ont partagé des dimanches matin avec lui, de victoires ou de déroutes : il savait dire les mots justes, et souvent drôles, dès le retour dans les vestiaires. Il était aussi un bon compagnon de table, et je le revois partir, le jeudi soir après le dîner rituel des vétérans, avec plusieurs pizzas sous le bras, pour un tv dinner en famille. Le temps n’est pas loin où nous nous étions retrouvés au Social Club pour un repas joyeux qui précédait la finale de la coupe du monde contre l’Argentine, en décembre 2022, vécue ensemble dans les montagnes russes de l’émotion. Il était là, participait, riait de ses belles dents, et s’occupait de sa petite famille pour qui nous avons une pensée toute particulière. Quelques mois plus tard, une mauvaise nouvelle, et un long calvaire. Nous ne voulions pas y croire. Lui-même ne voulait pas y croire. Un roc comme lui? Notre défenseur si intraitable?
Thythy, c’est l’esprit du PUC, dont il aimait porter les couleurs (il était friand de nos survêtements, parkas, maillots, qu’il collectionnait avec un évident plaisir). Et puis, il y a cette phrase, sa phrase désormais légendaire, « appuie tes passes garçon », qui sonne pour toujours dans nos oreilles, comme son rire débonnaire, comme son sens de la repartie. Il enchaînait les bons mots comme des dribbles, de son rythme chaloupé. Thythy est parti, il y a quelques jours. Il ne reviendra pas. On ne l’oubliera pas. Il sera là, dans nos cœurs, chaque jeudi soir, chaque dimanche matin, et sans cesse.
Bernard Comment
pour tous les footballeurs pucistes qui ont connu Thierry