Interview Puciste

Jean-Vincent Choupot

D’où viens-tu et quel âge as-tu ?

Je suis né à Paris et j’ai 53 ans. J’ai vécu la plupart de ma vie à Paris et j’y habite encore aujourd’hui (en tout cas pas très loin !).

Que fais-tu dans la vie ?

Je suis directeur de projet chez BNP Paribas.

Ça consiste à travailler sur des projets, trouver de nouvelles idées, et les mettre en œuvre pour améliorer les services et l’offre de produits pour nos clients et les futurs clients de la banque.

Comment t’es-tu mis au rugby ?

Je me suis mis au rugby très tard, vers 18 ans. J’ai commencé à y jouer en 1989, je crois. Je faisais du tennis lorsque j’étais plus jeune. J’y jouais à bon niveau, mais je me suis lassé car il ne se passait pas grand-chose humainement dans ce sport. Mes cousins ont toujours fait du rugby et un jour j’ai voulu essayer donc je me suis mis à chercher un club.

Comment es-tu arrivé au PUC ?

J’ai demandé à l’un de mes cousins s’il connaissait un club sympa pour se mettre au rugby. Il m’a alors dit : « mais comment tu peux poser la question ??? Il n’y a qu’« un » club à Paris, c’est le PUC bien sûr ! »

J’ai cherché le numéro dans l’annuaire. J’ai contacté le club et je suis tombé sur madame Bonnot qui m’a dit à l’époque : « t’as quel âge ? Le rendez-vous pour les seniors c’est le jeudi soir au stade Pershing de Vincennes l’arrêt du bus c’est bosquet Mortemart. »

Je suis donc arrivé directement en bus, en réserve !

Que représente le club pour toi ?

Il représente vraiment beaucoup de choses.

Je ne connaissais personne en arrivant au PUC, et au bout de quelques semaines, j’avais l’impression que c’était l’endroit où il fallait que je sois. Je m’y sentais bien, c’était là où je me sentais le mieux.

En plus, un an après, la saison suivante, les entraînements reprennent et j’ai retrouvé des mecs avec qu’y j’étais en classe au lycée, 4 ou 5 ans auparavant. C’est fou ! C’est ce qui est dingue avec ce club, c’est que beaucoup de personnes y passent. Il ne passe jamais à la télé, mais tout le monde le connait ! Et en fait, tu finis toujours par retrouver quelqu’un qui connait quelqu’un qui y a joué et qui a des bons souvenirs.

Moi, je n’ai joué que dans un seul club, et j’ai eu la chance de jouer quasiment avec les mêmes joueurs durant une vingtaine d’années. Forcément, ça a créé des liens privilégiés puisqu’on se voyait vraiment tout le temps. On passait notre vie ensemble.

Quel est ton souvenir le plus marquant au club ?

Le plus marquant, je ne sais pas, mais parmi les plus drôles, oui. C’était lors d’une tournée du côté de Bordeaux. On avait fait un match contre le club de Castillon la Bataille. On joue le match et on passe la soirée avec eux, c’était particulièrement arrosé d’ailleurs.

Un de nos amis nous avait dit qu’on pouvait dormir dans la maison de ses parents, pas très loin, car il n’y avait personne. On devait récupérer les clés dans la boite aux lettres pour y entrer. On passe la soirée, et avec Jérôme Bousquet, vers trois ou quatre heures du matin, on décide d’y aller un peu avant pour être sûr d’avoir un lit, car on savait que ça allait être la guerre avec les autres mecs de l’équipe pour avoir une place.

On ne reconnaissait pas trop la rue, mais on voit un numéro qui correspondait à celui que Fred Rieux nous avait donné. Je glisse la main dans la boite aux lettres et je trouve la clé. Je rentre dans la propriété et j’essaye d’ouvrir la porte, et là j’entends un chien qui aboie.

Je me retourne vers Jérôme et je lui pose la question « tu savais qu’il avait un chien Fred ? » Il me dit non, mais dépêche, on s’en fout on va dormir ! A ce moment-là, je vois Jérôme courir directement vers la voiture. Le temps que je percute, je vois un type sur le perron de la porte en slip, avec un bâton à la main et son chien qui nous court après. Je monte sur le toit de la clio, parce que Jérôme lui il était déjà à l’intérieur… Le chien aboyait et le mec, pas super aimable, nous a demandé ce qu’on foutait là. Il croyait qu’on avait essayé de le cambrioler !

On s’était trompé de maison et ce n’était pas du tout celle de Fred…. Quelle rigolade !! Par je ne sais quel concours de circonstances, on a réussi à trouver, dans un tout petit village, une barraque avec des clés dans une boite aux lettres qui n’avait rien à voir avec celle ou on était censé allé dormir !!

On a essayé d’autres maisons, mais on avait peur de se faire tirer dessus ou de se faire courser par des clebs. Au final, on a trouvé la maison et on a pu dormir au chaud, mais bien 2 heures après… et du coup en même temps que tous les autres !!

J’ai remercié Jérôme pour sa solidarité avec le chien (rires).

Qu’est-ce qui caractérise le PUC ?

C’est un club qui est ouvert à tous, avec de belles couleurs !

Tu n’as pas besoin de te faire parrainer ou de te faire coopter. Même si tu n’as pas tes affaires, y a un mec qui va-t’en prêter. Si ça te plait et que tu y restes, tu peux y jouer toute ta vie, mais à condition de t’y filer quand même.

C’est un club avec des vrais valeurs de partage, de simplicité…Tu voyages, tu découvres, tu croises plein de monde… C’est le club qui te donne les codes et les clés pour avoir une vie heureuse.

Le mot de la fin ?

Jouer au rugby au PUC a changé beaucoup de choses pour moi. J’ai beaucoup de souvenirs, de matchs ou d’après matchs, de tournées, de bringues… un peul mal à la nuque parfois (rires) et surtout des amis que je revois toujours aujourd’hui. On ne s’est jamais vraiment quittés en fait, et on est souvent témoins les uns des autres ou parrains de nos enfants, et même quand on ne se voit pas pendant plusieurs mois, on se retrouve toujours avec la même joie, la même énergie et toujours beaucoup d’enthousiasme.

Quand j’y pense, je me dis que c’était des moments incroyables…. C’était une période géniale !

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