Il y a quelques semaines, Ludovic, pratiquant de la section Aïkido du Paris Université Club depuis 18 ans, a reçu son premier dan. À cette occasion, il s’est prêté au jeu d’une courte interview.
Sentiment Personnel : Comment te sens-tu après avoir obtenu ton premier dan en Aïkido ? Est-ce que cela représente un aboutissement ou plutôt le début d’une nouvelle étape pour toi ?
Avec ce 1er dan, je ressens une certaine fierté d’avoir obtenu une reconnaissance dans l’aïkido, et en même temps, une grande responsabilité : celle d’être à la hauteur de ce que je dois transmettre vis-à-vis des moins gradés, et aussi celle d’être à la hauteur vis-à-vis des maîtres qui me font confiance. C’est un aboutissement, mais aussi et surtout le début d’une nouvelle étape de progression.
Le Voyage : Peux-tu décrire ton parcours depuis le début de ta pratique jusqu’à l’obtention de ce grade ? Y a-t-il eu des moments particulièrement marquants ou difficiles ?
Mon voyage a été très long. Il a même commencé avant notre dojo : je me suis initié lorsque j’étais étudiant en Allemagne à Hambourg. Puis des années plus tard, j’ai repris à Paris, en choisissant un dojo un peu au hasard ; y était 1 pratiqué alors un aïkido brusque, où la force physique était utilisée : soit je n’avais rien compris, soit on me transmettait mal le message de l’aïkido.
Enfin, en 2005, j’ai découvert le dojo du PUC avec Jacques, et l’aïkido traditionnel. Tout était très différent. C’était à la fois plus strict dans le comportement, où chaque détail compte et a une signification précise, et plus bienveillant dans la pratique. L’accueil du débutant était grandement favorisé. Et de fait, je me suis comporté très vite comme un grand débutant même si je reconnaissais les mouvements et les prises. J’ai abandonné tout ce que je pensais savoir. Et le voyage a été long. . .
La vie familiale et professionnelle rendaient difficile la pratique intensive de l’aïkido. Impossible de venir à tous les cours, de participer les week-ends à tous les stages. Après une période de maladie en 2010, le retour à l’aïkido a été difficile, j’étais toujours épuisé, très essoufflé. Mais je constate que la pratique
régulière me permet de gagner de l’endurance et de la souplesse dans mon corps. Il est important pour moi de ne jamais m’éloigner trop longtemps de l’aïkido. Je ne peux faire de l’aïkido à un rythme effréné, mais je peux pratiquer à mon rythme.
Signification du Dan : Qu’est-ce que le premier dan signifie pour toi en tant qu’aikidoka ? Comment perçois-tu l’évolution de ta pratique à partir de maintenant ?
J’ai l’impression d’obtenir une véritable reconnaissance. On nous a souvent dit que shodan signifie “débutant” : oui j’ai vraiment ce sentiment. Je vais commencer à apprendre autre chose, autrement, transmettre davantage. Je ressens aussi une grande responsabilité : je ne dois pas décevoir, être à la hauteur de ce grade accordé, rester impliqué et présent.
Conseils : Quels conseils donnerais-tu à ceux qui aspirent à obtenir leur premier dan dans le futur ?
Je conseille à tous ceux qui aspirent d’avoir un dan de continuer à pratiquer dans l’enthousiasme, avec simplicité, respect des traditions et des partenaires que l’on croise. C’est la meilleure façon de progresser. Il faut pratiquer le plus possible, avec intensité.
Prochains Objectifs : Maintenant que tu as ton premier dan, quels sont tes objectifs pour l’avenir en Aïkido ? Y a-t-il des compétences spécifiques ou des principes que tu souhaites approfondir ?
Mon objectif est de continuer à progresser, à participer davantage. Je voudrais aussi aider les autres à progresser : je suis régulièrement en interaction avec des débutants à qui je cherche à transmettre le bon geste. Cela implique l’amélioration de ma pratique.