Ancien joueur senior
Comment es-tu rentré dans le monde du rugby ?
Comme beaucoup d’enfants de mon âge, je voulais initialement faire du foot. Mais mon père, qui vient du Sud-Ouest, et qui jouait au rugby m’a un peu orienté…
J’ai commencé le rugby en Poussin, à l’âge de 7 ou 8 ans, au club de Saint-Ouen-l’Aumône. Ça a tout de suite été un coup de cœur !
Quand et comment es-tu arrivé au PUC ?
Je suis resté au club de Saint-Ouen-l’Aumône jusqu’en Benjamin. Je devais prendre ma licence au Racing à partir de la catégorie Minime, car c’était plus près de chez moi, mais mes parents se sont séparés. J’ai déménagé à Paris avec ma mère.
J’ai d’abord joué une saison au RCP XV qui était le club du quartier. On fait une belle saison avec un titre de champion Ile de France à clé, je joue en sélection de Paris et l’entraîneur, qui était au PUC, m’a incité à venir au club.
Quel a été ton parcours en tant que joueur ?
Je suis arrivé en cadet avec une belle génération. Celle de 1985 venait juste de faire une demi-finale du Championnat de France.
Il y avait pas mal de joueurs de l’extérieur qui arrivaient en Cadet au PUC. L’équipe, qui avait déjà une bonne de ossature, a été bien renforcée par de nouvelles têtes. Je suis de la même génération que Romain Diez (un de mes meilleurs potes aujourd’hui), Thomas Vuemba, Mathieu Durckel, Quentin Lassalle, les frères Burban… et tant d’autres
Au moment de monter en senior, on a décidé d’aller tenter l’aventure au Stade Français avec Romain. On se retrouve dans une usine, et le PUC nous manque rapidement.
On retourne au club après 2 mois et on arrive dans le monde senior.
À l’époque, c’était Vincent Moscato qui entraînait l’équipe, et on se retrouve à jouer avec les entraîneurs qu’on avait eus en cadet ou en junior et des mecs qu’on respectait beaucoup. Le club venait de redescendre de Fédérale 1.
J’ai joué pendant 15 ans en sénior, sans jamais me poser la question d’aller tenter autre chose ailleurs, malgré des saisons plus ou moins réussies.
Je joue mon dernier match contre Rennes à La Cipale. On avait décidé de terminer ensemble avec Romain Diez. On n’avait plus rien à jouer, mais on fait deux gros matchs qui nous permettent de les battre en B et en première. On finit avec une belle soirée sous la tente. Une journée parfaite avec beaucoup d’émotions. J’ai arrêté à l’issue de la saison 2017 au moment de la naissance de ma fille.
Qu’as-tu fait une fois ta carrière terminée ?
J’ai gardé une licence au club pour venir jouer au touch le lundi soir.
J’ai un peu coupé avec le groupe senior après avoir raccroché les crampons, c’était un peu dur de venir voir les matchs au début et de ne plus y participer. À une époque, j’étais au PUC tous les jours : j’étais éducateur à l’École de Rugby et je jouais d’abord en junior, puis en senior.
J’ai été éducateur, puis entraîneur pendant 10 ans, de mes 16-17 ans jusqu’à mes 26-27 ans.
J’ai entraîné des mecs comme Arthur et Théo Jaylé que j’ai retrouvé ensuite en senior.
Aujourd’hui, je passe de temps en temps à la Cipale pour voir certains matchs et je suis l’actualité du club de près, même si je ne suis pas au bord du terrain à chaque match à domicile.
Quel est ton plus beau souvenir avec le club ?
Sportivement, c’est l’épopée avec la réserve, où l’on perd en demi-finale du Championnat de France. On ne doit jamais perdre ce match, et je pense qu’on aurait dû décrocher être champion de France cette année là. On fait une super saison où l’on était très soudés. On était un peu les « frères de la B ».
On a vécu de très bons moments, sur et en dehors du terrain. J’en garde de supers souvenirs de cette année et de ce groupe.
Que représente le PUC pour toi ?
Avec des amis du club, on avait créé le mot « épucurien » qui signifie : « Profiter et vivre tous les moments en croquant la vie à pleines dents. Tout faire avec beaucoup de joie et de plaisir. »
C’est un club très familial, et être puciste, c’est un état d’esprit. Mais il y a toujours cette même envie que l’on retrouve de génération en génération.
C’est un club à part, tout le monde connaît le PUC et le « bad » un peu.
Quand tu n’as connu que ce club, tu ne te rends pas trop compte de l’image et de l’imaginaire qu’il a, mais à l’extérieur, tout le monde te parle du PUC et te pose des questions.
Comment décrirais-tu le PUC ?
C’est un club passionné par ce qu’il fait et ce qu’il veut faire.
C’est un club humain qui attache autant d’importance au terrain qu’en dehors. Les mecs qui sont là sont animés par la même chose et le faire ensemble.
On a connu plein de bons joueurs pour qui ça n’a pas forcément fonctionné, parce qu’ils étaient concentrés uniquement sur l’aspect compétitif et délaissait un peu l’aspect humain, qui occupe une place très importante dans ce club.
Il faut un juste équilibre entre le terrain et l’humain. Il faut une grande ouverture d’esprit pour pouvoir être puciste. Tu ne te fais pas des coéquipiers, mais des véritables amis que tu gardes pour le reste de ta vie.
Aurais-tu une anecdote à nous raconter ?
Il y’en a tant…Je me souviens d’un retour qu’on a fait lors du dernier match de l’année à Tours. Il y a un truc qui vrille dans le bus au retour, une espèce de lâcher-prise.
Ça part un peu en live dans le bus, et personne n’est là pour recadrer. Il y avait une euphorie générale, et je me souviens particulièrement d’Andrew Springgay, un mec qui avait joué en Top14 : on avait l’impression qu’il passait le meilleur moment de sa vie. Le président nous attendait le mardi à l’entrainement avec le TPE pour payer le nettoyage du bus…
Il y a aussi un superbe 400 mètres que l’on avait organisé dans le wagon-bar du TGV quand on rentrait de Niort. Le Barman avait fait jouer son droit de retrait.
Aurais-tu un petit mot pour finir ?
Merci à ce club pour tout ce qu’il m’a donné et tout ce qu’il m’a apporté en termes de moments, d’amitié, et d’expériences. Je ne serais pas la personne que je suis sans le PUC aujourd’hui. Mes plus grandes amitiés viennent du club (j’embrasse les Mardis Violets).
Merci à tous les dirigeants pour tout ce qu’ils ont fait pour les générations du club. J’ai une pensée particulière pour Jean-Marie Diez, qui nous a quittés il y a quelques mois.
Nous ne sommes que de passage dans ce club. On porte la violette pendant quelques saisons pour la faire briller, puis on la passe à la génération future avec plaisir, pour qu’elle la fasse briller à son tour, à sa façon.
Le PUC appartient à chaque génération qui le fait vivre et fait perdurer cet état d’esprit propre à lui.