Puciste un jour – Stéphane Tanguy 

Stéphane Tanguy – ancien joueur senior

Comment es-tu rentré dans le monde du rugby ?

J’ai grandi en côtoyant de très près l’univers du rugby. Mon père jouait au PUC dans les années 1970, et je l’accompagnais aux matchs, souvent sur le bord du terrain. J’étais tout petit à l’époque, et mon père était très grand, jouant 2e ligne. J’avais l’impression d’être le fils d’un guerrier, j’étais vraiment admiratif.

Quand et comment es-tu arrivé au PUC ?

Je suis arrivé au PUC à 10 ou 11 ans. Au départ, mon père avait voulu que je fasse un peu d’athlétisme et de judo pour apprendre à tomber correctement. J’ai donc commencé en Benjamin. À l’époque, on était dans l’ancien stade Charléty, les vestiaires assez spartiates étaient sous les tribunes. Peu de lumière, des ampoules qui fonctionnaient à moitié et pas beaucoup d’eau chaude (rires). On était élevé à la dure un peu comme dans une salle de boxe épurée de toute fioriture.

Quel a été ton parcours en tant que joueur ?

J’ai fait toute ma carrière de joueur au PUC. On a fait une finale du championnat de France contre Perpignan en Minimes. On avait la chance de beaucoup voyager à travers la France et de jouer contre de belles équipes. On avait des dirigeants exceptionnels, souvent les parents des joueurs : le père Valette, Finet… Il y avait aussi des entraîneurs extraordinaires comme Deleplace.
En Cadets, on avait un super entraîneur Jacques Dury, qui a d’ailleurs pris en charge les seniors quelques années plus tard lorsque le PUC accède à l’élite.
L’École de Rugby était incroyable et avait une identité de jeu propre au club : on jouait au ballon avant de jouer aux hommes. Ça ne nous dérangeait pas de tenter une contre-attaque depuis nos 22 mètres ou de relancer le jeu depuis notre en-but, même quand nous étions menés. C’est ça, le panache puciste : une marque de fabrique du club !
À cette époque, j’avais l’impression que rien n’était impossible. Le PUC et le rugby ont véritablement façonné mon éducation dans ce sens-là. Une grande partie de ce que je suis devenu s’est forgée sur le terrain, et grâce à la bienveillance des gens qui nous entouraient.

Qu’as-tu fait une fois ta carrière terminée ?

J’ai continué à jouer très tard avec le PUC en championnat du samedi. C’était l’occasion de retrouver les copains sur le terrain et un bon prétexte pour vivre encore quelques troisièmes mi-temps. On a fait des tournées dans plusieurs pays d’Europe pour représenter le club à l’occasion du tournoi des 5 puis des 6 nations. Nos adversaires nous prenaient souvent pour l’équipe première du PUC (alors qu’on était l’équivalent de la 3eme voir la 4eme équipe du club) et mettait donc leurs meilleurs joueurs en face de nous.
Même si on affrontait des équipes plus fortes que nous, on donnait tout sur le terrain pour porter haut les couleurs de la violette.

Quel est ton plus beau souvenir avec le club ?

C’est un voyage organisé au Portugal, à Cascais. On avait constitué une équipe mixte avec des joueurs de la première et nous simples mortels pour affronter pratiquement l’équipe nationale du Portugal. Défaite sur le gazon mais victoire sur la plage et dans les bars. Ce fut un moment d’échange incroyable pendant 3 ou 4 jours qui a soudé des amitiés solides.

Que représente le PUC pour toi ?

C’est une deuxième famille ! Mes amis à 55 ans, ce sont les copains que je me suis faits entre 10 et 18 ans.

Comment décrirais-tu le PUC ?

Un étudiant, une violette entre les dents, qui croque la vie à pleines dents.

Aurais-tu une anecdote à nous raconter ?

Il y en a tellement, mais lesquelles choisir… Je me souviens de la fête pour les 100 ans du PUC. On avait décoré un camion pour en faire un char, comme dans les défilés. On a roulé dans les rues de Paris jusqu’au stade Charléty. À la fin de la journée, on a perdu les clés du camion, qui est resté bloqué à Charléty. Merci à Mitch pour le camion de l’entreprise de son père (rires).

Un petit mot pour finir ?

J’ai remarqué qu’au fil des années, peu importe où tu te trouves dans le monde, si tu croises un puciste, c’est instantané : tu as l’impression de croiser ton frère, ou quelqu’un de ta famille. Les barrières tombent, et tu lui parles comme si tu connaissais cette personne depuis toujours. C’est ça, pour moi, le PUC.

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