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Puciste un jour – mai

Vincent Gachon, capitaine lors du titre de champion de France 2004. 

D’où viens-tu ? 

Je suis né à Paris dans le 14e, je suis un vrai parisien.  

Que fais-tu dans la vie ?  

J’ai travaillé pour la ligue du Centre Val de Loire de rugby. J’étais parti en 2005 pour Orléans ou j’ai été un Cadre Technique de la ligue. J’ai arrêté début 2022 et je n’ai plus d’activité professionnelle pour le moment.  

En effet, après la Covid-19 et les multiples restrictions sportives, j’ai ressenti le besoin de me réinvestir dans l’entraînement et de revenir sur les terrains. J’habite actuellement avec ma femme à Olivet qui est une proche commune d’Orléans. 

Quel est ton parcours dans le monde du rugby ?  

J’ai d’abord pratiqué le foot mais je n’avais aucune prédisposition pour le ballon rond (rires). J’ai donc fait un essai au PUC Rugby où j’ai tout de suite accroché avec cette activité. Les éducateurs m’ont très bien encadré et accompagné. J’ai tout de suite été très à l’aise dans la maison violette. 

J’ai donc commencé le rugby au PUC en minime, l’année de la première Coupe du Monde en 1987. C’était les débuts médiatiques de ce sport, il y avait très peu de rugby retransmis à la télé à l’époque. 

Quand je suis arrivé au club, il avait un état d’esprit déjà très porté sur la compétition. J’ai continué ensuite en Alamercery, en Crabos et en Reichel. 

En 1992, nous avions une super génération junior. Nous avons affronté Dax et la génération de Raphaël Ibanez en ¼ de finale Crabos. Ce sont toujours aujourd’hui de très bons souvenirs. 

Cette même année marque aussi l’arrivée de Daniel Herrero sur le groupe senior. Cela a permis de réenclencher une dynamique compétitive grâce à laquelle nous avons accédé à la première division en 1996. Je me suis vraiment régalé avec ce groupe senior. 

L’année d’après, nous sommes redescendus en deuxième division. J’ai alors choisi de partir à Montpellier pour continuer à évoluer en première division. 

Après un bref retour à Paris, je suis parti à Nice pendant 4 saison pour jouer en première division. 

En 2002, je suis revenu à Paris avec la volonté de passer tous mes diplômes d’entraîneur pour pouvoir former et accompagner les jeunes. J’ai toujours eu cette envie de transmettre tout ce que j’avais reçu grâce au rugby.  

En 2005, je suis parti pour Orléans car la ligue embauchait des cadres techniques pour développer le rugby sur le territoire dans l’optique de la Coupe du Monde 2007. J’en ai profité pour jouer jusqu’en 2008 avec le club d’Orléans en Fédérale 1. J’ai ensuite arrêté ma carrière de joueur pour me consacrer pleinement à ma vie professionnelle et familiale. 

Pourrais-tu nous raconter ton « dernier » passage au PUC Rugby ? 

Quand je suis revenu de Nice en 2002, le club était un peu en difficulté. Il faisait la navette entre la Fédérale 1 et la Fédérale 2. À l’époque, on m’avait proposé un contrat d’emploi jeune grâce auquel j’entraînais à l’école de rugby.  

La saison 2004 n’était pas très bien partie, mais nous avons réussi à créer un vrai groupe soudé pour vivre une année de malade. On avait un mélange de plein de joueurs différents — jeunes étudiants, chefs d’entreprise, etc. — qui se sont tous très bien entendus et qui ont permis au club de performer et de décrocher ce titre de champion de France. C’était Frédéric Saint-Sardos qui entraînait les seniors à l’époque. Nous avions aussi réussi à faire rempiler Sébastien Calvet au poste de demi de mêlée et qui entraînait également les Crabos. Je me souviens que de supers joueurs comme Cory Brown sont arrivés à cette époque et nous ont permis d’enchainer 16 victoires d’affilée. 

Aujourd’hui, nous sommes encore tous en contact et très attachés à cette année. Nous fêterons d’ailleurs bientôt les 20 ans de ce titre (rires). 

Comment décrirais-tu cette saison 2004 où vous finissez champion de France ?  

On est parti un peu dans l’expectative. On ne savait pas trop où on allait, mais on s’appréciait et on se respectait tous. Je pense que Frédéric a réussi à tirer le meilleur de tous. Il y avait aussi Vincent Moscato qui venait parfois filer un coup de main. 

On avait des joueurs intelligents et on avait réussi à être quasiment en autogestion. On avait cette envie de déplacer le ballon et de jouer. Tout le monde était capable de faire des passes, de jouer au pied ou de déclencher un duel. On était sérieux et focus sur la compétition tout en sachant faire la bringue quand il le fallait. 

On était plutôt dans la poule du nord avec des clubs comme Beauvais ou Marcq-en-Barœul. En phase finale, nous avons battu des équipes comme Domont, Vannes, Dôle ou encore Châteaurenard.  

La finale contre Gourdon restera un moment bizarre. C’était un match très tendu et pas forcément très beau à regarder. Nous avions réussi à ne pas prendre trop de points et à égaliser pendant les arrêts de jeu. On finit par marquer un essai de 80 mètres sur la dernière action qui nous fait gagner le match. 

Nous en avons ensuite bien profité et nous avons fêté ça toute la semaine en promenant le bouclier dans toutes les artères parisiennes. 

Quel est ton attachement pour le PUC Rugby ? 

Il est viscéral, c’est mon club. Quand ça gagne je suis heureux, quand je vois des messages je suis content.  

L’école de rugby du PUC vient la semaine prochaine à Orléans pour un tournoi et je vais pouvoir retrouver un vieux copain : Camille Simonet. Nos fils jouent dans la même catégorie et vont donc s’affronter.  

Le PUC pour moi c’est la tradition, l’affiliation. C’est un club particulier qui doit garder cette singularité.  

Aurais-tu une anecdote à nous raconter ? 

Il y en a tellement … Je pourrai t’en donner 5 000 des anecdotes (rires).  

Je vais en choisir une sportive (réfléchit) … En 2004, on était un peu en difficulté avec la Marie de Paris pour les accès terrain. On avait plus le droit de faire les matchs à Charléty et on jouait à la Cipale.  

Nous avions quand même réussi à négocier pour que le dernier entraînement de l’année, pour la préparation de la finale contre Gourdon, se fasse sur le terrain d’honneur de Charléty. À la fin de l’entraînement on s’est tous assis sur la pelouse et on a débriefé pendant 45 bonnes minutes. 

As-tu des passions en dehors du rugby ?  

J’aime la cuisine, partager des bons moments et recevoir des amis chez moi. J’aime continuer à pratiquer une activité physique. J’ai fait le semi-marathon de Paris en mars dernier et je fais occasionnellement des randonnées en montagne. 

Si tu devais résumer le PUC Rugby en un mot ?   

Humilité. Le sérieux sans se prendre au sérieux. Finalement ça ne reste que du rugby. Quand tu vois tout ce qui se passe dans le monde actuellement, tu relativises.  

Un petit mot pour finir ?  

Merci d’avoir appelé un ancien (rires). On suit évidemment la fin de saison qui est passionnante. Même si le plus dur a été fait contre Annecy au match aller, on a encore un beau match retour à disputer à la Cipale. [L’interview a été faite avant la victoire…], et ensuite 3 matchs à négocier sérieusement pour réitérer la super expérience de 2004.

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