Une nouvelle performance inédite en France où un footballeur , une cycliste, une violoniste, une danseuse-chanteuse se relaient…
Tino Sehgal, This entry
Jeudi 5 septembre 2024, salle Charpy (Stade Charléty), 18h-22h
Inédit en France.
Entrée libre dans la mesure des places disponibles. La réservation est conseillée. On entre et on sort à loisir. La pièce est une continuité, composée de la répétition de cycles d’environ 50 minutes.
Le sport est un terrain compliqué, fascinant, où la vision, le geste, jouent un rôle essentiel. Comprendre avant tout le monde le circuit de transmission d’un ballon peut renverser un stade et son public de dizaines de milliers de spectateurs.
Dans ce qui ressemble à une chorégraphie improvisée et jamais prévisible, le football, et le sport en général, déplient leurs possibilités, leurs hypothèses, comme un coup de dés répété à chaque seconde, qui comme le disait Mallarmé « jamais n’abolira le hasard ».
Dans le football, il y eut (beaucoup), il y a (peut-être moins), des artistes : des joueurs invités à créer le jeu. C’est quoi créer ? Avoir une perception et une conscience de l’espace, des mouvements, de l’inflexion et y introduire sa décision, issue d’un mélange de maîtrise et d’épiphanie : une ouverture sur l’aile, une passe dans l’intervalle, un appel en profondeur.
Qu’un artiste mondialement célébré s’intéresse dans toute la mesure de ses moyens au sport est une aubaine et fait événement en ce temps des Jeux olympiques. Il se trouve que Tino Sehgal, réticent à l’enregistrement, lié au « live », au « direct », a longuement observé, éprouvé, la mécanique du jeu, la composition des gestes, pour absorber cette matière fourmillante, envoûtante, et la restituer en une forme longue, singulière, sorte de sculpture en mouvement, ou de danse parfois prodigieuse, parfois enjouée (il y a souvent une pointe d’humour chez Tino Sehgal).
Pour cela, il a littéralement disséqué les gestes dans leur accomplissement plus ou moins parfait des sportifs de haut niveau, il a aussi dialogué avec certains d’entre eux, notamment avec le grand artiste du ballon qu’est Juan Mata, champion du monde avec l’Espagne et longtemps joueur phare de Manchester United, parfait connaisseur de la temporalité d’un match, avec ses dilatations ses raccourcis. Il a aussi puisé, on le devine, dans des formes, des objets de l’histoire de l’art moderne et contemporain, comme des clins d’œil ou des élans. Ainsi, il transforme une grammaire (les gestes, infiniment répétés, travaillés, du sportif) en un long poème visuel et sonore. C’est la magie de l’art.
Un footballeur freestyle, une cycliste artistique, une violoniste, une danseuse-chanteuse se croisent, se relaient, se combinent, sur un terrain délimité au sol.
Le spectateur entre et sort, s’installe, prend sa place.
« En regardant This entry, je me sentais proche de l’intensité de regarder le football. Les deux impliquent de porter une attention particulière à un autre être humain et de ressentir une sorte de proximité, une affinité. C’est ce que j’attends de l’art, et du football aussi. » Orit Gat, ArtReview
This Entry, de Tino Sehgal, est un événement labellisée « Olympiade culturelle » dans le cadre des Jeux poétiques de Paris conçus par le Paris Université Club et le Théâtre de la Ville. Il bénéficie du soutien de la Fondation Luma.
